LA ZONE DE M-BEWANI
Carte de la zone de M-Béwani Vue du ciel (S.I.G)
1- CONTEXTE :
Depuis plus d’une vingtaine d’années, l’Office du Niger dans son élan d’intensification de la production rizicole a entrepris un vaste programme de modernisation et de réhabilitation de ses aménagements avec l’aide de nombreux partenaires au développement.
Devant le succès incontestable des actions de réhabilitation, l’Office du Niger est rentré dans une phase d’extension des aménagements d’autant plus justifiée que la pression foncière est devenue plus forte.
Aussi, la culture du riz est actuellement rentable financièrement, et sa productivité assurée.
La zone de M’Béwani située dans le Kala supérieur fait partie de ce programme d’extension où la population avait été confronté à de multiples contraintes liées aux aléas climatiques caractérisés par un déficit pluviométrique chronique avec pour conséquence :
- La faible production des cultures sèches ;
- L’insuffisance alimentaire ;
- L’exode massif vers d’autres zones plus propices.
Cette population du Kala supérieur avait la ferme conviction que la solution la plus efficace à leurs problèmes était la création de périmètres irrigués dans leur zone.
A leur demande, et après de multiples démarches auprès des autorités de l’état, le programme d’aménagement hydro agricole de la zone du M’Béwani fut initié.
2- CREATION DU PROJET BEWANI:
Le premier projet d’aménagement dans le périmètre de M’Béwani a démarré en 1997 avec beaucoup de contraintes inhérents à la spécificité de la programmation initiale.
Les séquences d’aménagements se poursuivent toujours au rythme des acquisitions de financements recherchés ça et là.
3- DESCRIPTION DU PROJET :
3-1- les caractéristiques :
La source d’approvisionnement en eau du périmètre est le canal Costes Ongoïba.
Les travaux ont démarré avec l’aménagement d’une première tranche de 475 ha en 1997pour atteindre aujourd’hui 5128 ha en maîtrise totale de l’eau.
Pour la réalisation de ces aménagements le Mali a bénéficié de l’aide financière de plusieurs partenaires au développement ; notamment :
- Les Pays – Bas à travers le Programme ARPON IV ;
- Le japon à travers le fonds KR2.
- La BOAD
- La Banque Mondiale
La spécificité de ce projet réside dans l’approche participative des exploitants aux travaux d’aménagement. Cette participation consiste à réaliser les activités ci-après dans une proportion d’environ 20% du coût total des aménagements pour un coût moyen d’environ 1 500 000 FCFA/ha. Il s’agit :
- Du défrichement ;
- Du creusement des arroseurs (réseau tertiaire d’irrigation) ;
- Du creusement des drains d’arroseurs (réseau tertiaire de drainage) ;
- Du planage de finition avec des barres niveleuses ;
- Du creusement des rigoles (réseau quaternaire mixte d’irrigation et de drainage)
- Et de la confection des diguettes de séparation.
Le contrôle de la qualité des travaux est assuré par un bureau recruté à cet effet.
Pour permettre une exécution correcte des travaux paysans, un comité de pilotage est mis en place avec pour missions :
- Donner toutes les informations sur le projet au village ;
- Jouer l’interface entre l’Office du Niger et la population ;
- Participer aux réunions de chantier ;
- Répartir les travaux à la tâche par famille ;
- Suivre les travailleurs sur le chantier.
3-2-Population cible :
Initialement trente neuf villages avec une population d’environ 19 473 personnes vivant dans 1 150 familles ont été concernés par le projet. Les bons résultats enregistrés dès les premières années ont motivé d’autres villages à adhérer au projet. Présentement 62 villages constituent la population cible avec 71 197 habitants dont 37 510 hommes et 33 687 femmes.
Les activités réalisées dans les différents périmètres communautaires du M’Béwani notamment les aménagements, le conseil rural, la formation et les mesures d’accompagnement (qui ont porté ont porté sur la réalisation des infrastructures scolaires, des centres de santé, la réalisation des puits à grand diamètre et forages.) ont permis :
- La fixation des populations autochtones surtout les jeunes dans les terroirs limitant ainsi l’exode rural.
- Le développement de l’agriculture dans la zone (riziculture intensive et maraîchage),
- L’émancipation des populations de la zone, surtout l’accès des enfants à l’éducation à travers les écoles communautaires,
- Le développement d’activités connexes telle que le commerce et l’artisanat.
- L’amélioration de la santé des populations.
- Et enfin l’amélioration très remarquable des conditions de vie de la population.
3-4- Les contraintes :
Malgré l’encouragement de l’aménagement participatif les contraintes restent et resteront le sous équipement des exploitants, le manque de moyen physique et financier pour l’exécution correcte des arroseurs occasionnant des difficultés d’irrigation des parcelles.