Les conclusions de la revue des initiatives conjointes entre le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF) et la CEDEAO ont insisté sur le nécessaire renforcement de la synergie entre les centres de recherche agricole des différents pays.
Certes les acquis sont obtenus jusqu’ici, mais, leur mise à échelle en termes de capitalisation ou de partage d’expériences reste toujours problématique, des manquements à corriger pour le futur, d’où la nécessité de faire évoluer la gouvernance de ces centres.
"Nous avons mis en place 9 centres de spécialisation par pays pour travailler avec tous les chercheurs de l'espace CEDEAO afin de mutualiser leurs connaissances et sortir des variétés performantes. Mais cela n'avance vraiment pas dans certains pays", regrette Alain Sy Traoré, directeur de l'agriculture et du développement rural à la commission de la CEDEAO.
Pour ainsi renforcer la synergie entre les centres de recherche et faire avancer les travaux, le CORAF, bras technique de la CEDEAO en charge de coordonner l'ensemble des Instituts Nationaux de recherche agronomique de la communauté, a formulé 3 recommandations.
D’abord, l’extrême nécessité de mettre en place une gouvernance de la recherche au niveau régional. Dr Abdou Tenkouano, directeur exécutif du CORAF note qu’il y a beaucoup d'intervenants et qu’il urge que la CEDEAO joue désormais le rôle de chef d’orchestre.
"La CEDEAO doit être informée sur qui fait quoi et où afin qu'il y ait une certaine harmonie. Très important pour mieux orienter les accompagnements devant garantir des résultats probants", précise-t-il à agridigitale.net.
Ensuite, l’urgence de mettre en place au niveau des partenaires techniques et financiers, une plateforme de coordination de leurs appuis à la recherche et développement. Très important selon le DE du CORAF.
Enfin, l’urgence d’améliorer la gouvernance des centres nationaux de spécialisation. Ces centres sont abrités par des pays mais qui ont une vision régionale.
l faudrait selon le DE du CORAF, arriver à s'assurer que la portée régionale des activités de ces centres soit maintenue. Et donc il faut, suggère –t-il, un système de gouvernance par lequel les pays acceptent un droit de regard de la région sur ce qui se passe dans leur centre respectif.
"Au regard de tout ce qui précède, nous avons décidé qu'il faut qu'on améliore le partage des connaissances entre nous et qu'on renforce le réseautage entre l'Institut national de recherche agronomique sous la coordination du CORAF et la CEDEAO assurera le leadership politique", récapitule Alain Sy Traoré.
"Nous projetons aussi la mise sur pied d’une organisation des bailleurs de fonds autour de l'activité de recherche agronomique pour les intéresser davantage au besoin de financer la recherche, mais aussi faire une analyse pointue des allocations de fonds publics dans le domaine de la recherche", ajoute-t-il.
Globalement, le dialogue de Lomé entre le CORAF et la CEDEAO a comblé les attentes en matière d’amélioration de la gouvernance de la recherche, de recherche de partenariats pour la recherche, de création de solutions technologiques pour les agriculteurs ouest-africains.
In fine, c’est le petit producteur qui gagnera à travers les innovations mises à sa disposition. Plus il gagnera, moins la pauvreté sera réduite.
Source : Agridigitale