Le président de la Banque africaine de développement (BAD) a profité de l’ouverture, lundi 11 octobre 2021, d’un séminaire de deux jours sur l’examen des performances ministérielles à mi-parcours visant à évaluer les progrès accomplis dans
la réalisation des priorités clés de l’administration du président Nigérian, Muhammadu Buhari pour laisser entendre qu’il fallait s’éloigner des programmes d’autonomisation qui « font l’aumône » aux jeunes et opter pour les banques d’investissement. Ses propos interpellent sur l’efficacité de ces programmes lancés par de nombreux pays africains. .
« Nous devons nous éloigner des soi-disant « programmes d’autonomisation des jeunes ». Les jeunes n’ont pas besoin d’aumône. Ils ont besoin d’investissements », a affirmé Akinwumi Adesina.
Les programmes d’autonomisation des jeunes sont des instruments destinés à apporter une réponse au problème du chômage des jeunes, et qui sont adoptés par de nombreux pays en voie de développement. De façon concrète, ces dispositifs sont des accompagnements financiers et techniques qui visent à promouvoir l’auto-emploi et favoriser l’insertion socioprofessionnelle des jeunes.
En dépit des progrès significatifs de ces programmes dans l’acquisition des compétences, l’éducation, l’accompagnement des projets ou encore le digital, plusieurs difficultés subsistent, dont la qualité des dispositifs d’autonomisation, ainsi que leur implémentation lente au sein de la jeunesse. D’autres écueils résultent de l’insuffisance de données sur le marché du travail et l’employabilité, de l’inadéquation des financements, de la faiblesse des systèmes de gouvernance.
Le président de la Banque africaine de développement a fait part de son soutien pour la mise en place effective de banques d’investissement dans les pays africains.
« C’est pourquoi la Banque africaine de développement travaille actuellement avec les banques centrales et les pays pour concevoir et soutenir la création de banques d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes », a-t-il ajouté.
Récemment, Google a annoncé son intention d’investir un milliard de dollars en Afrique, rappelant si besoin la place que l’Afrique occupera dans le futur sur le marché mondial. La BAD conseille aux gouvernements d’investir dans la FinTech, perçue comme une industrie à fort potentiel. D’ici à 2030, 650 millions d’Africains auront des smartphones, et 50 millions auront des réseaux téléphoniques 5G.
Les paiements numériques, les comptes mobiles money, l’épargne, le crédit et les transferts d’argent vont révolutionner les entreprises. La FinTech du Nigeria est en train de devenir l’un des leaders de l’Afrique d’aujourd’hui (…) Google voit la croissance démographique et de la technologie mobile, et comment cela va rapidement changer l’avenir du commerce électronique, du commerce, de la santé et de la finance », a ajouté Akinwumi Adesina.
La création de nouvelles institutions financières dirigées par des experts financiers et des banquiers jeunes, professionnels et hautement compétents, permettra de développer et de déployer de nouveaux produits et services pour les entreprises et les projets de la jeunesse. Selon le président de la BAD, plusieurs pays africains ont déjà indiqué qu’ils étaient prêts à créer des banques d’investissement pour l’entrepreneuriat des jeunes.
Moctar FICOU / VivAfrik